Trudeau, V. et Rondeau, M. et Simard, A. (2011). Pesticides aux embouchures de tributaires du lac Saint-Pierre (2003-2008). [Publication gouvernementale] DOI: En84-82/2010F-PDF.
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Résumé
Les vastes superficies de terres en culture dans la vallée du Saint-Laurent entraînent l’utilisation de quantités importantes de pesticides et, par conséquent, un risque de contamination des eaux douces avoisinantes. Les pesticides utilisés varient selon le type de culture. Au Québec, la proportion des terres allouées à la culture du maïs et du soya a augmenté considérablement ces dernières années. Ces cultures sont de grandes utilisatrices de pesticides comme l’atrazine, le métolachlore et maintenant le glyphosate pour les variétés génétiquement modifiées. Depuis la fin des années 1980, les eaux du fleuve Saint-Laurent et de plusieurs de ses tributaires ont été échantillonnées au Québec afin de déterminer quels pesticides et à quelles concentrations ils se retrouvent dans les cours d’eau. Le lac Saint-Pierre, un lac fluvial en amont de Trois-Rivières, est un site écologique de grande importance à cause de sa riche biodiversité et ses milieux humides qui représentent près de la moitié des milieux humides du Saint-Laurent. Ce lac a d’ailleurs été désigné site Ramsar en 1998, en vertu de la Convention relative aux zones humides d’importance internationale et a été déclaré Réserve de la biosphère en 2000 par l’UNESCO. Comme le lac Saint-Pierre draine des bassins versants à forte activité agricole, il est critique de connaître la nature des contaminants qui y sont rejetés, leurs concentrations et leurs effets sur les organismes vivants. Le présent rapport dévoile les résultats du suivi des pesticides dans les eaux de surface près de l’embouchure des principaux tributaires du côté sud du lac Saint-Pierre, soit les rivières Nicolet, Saint-François et Yamaska, de 2003 à 2008. Les résultats montrent que les eaux qui se jettent dans les milieux humides du côté sud du lac Saint-Pierre transportent avec elles un cocktail important de pesticides durant l’été. À chaque année, les principaux pesticides détectés sont des herbicides tels que l’atrazine, le métolachlore, le glyphosate, le bentazone et le dicamba. Ces pesticides ont été détectés, par exemple, de 2003 à 2008 dans la rivière Yamaska à une fréquence de 98 %, 100 %, 65 %, 65 % et 62 %, respectivement. Ils sont épandus au Québec surtout sur les cultures de maïs, et à l’exception de l’atrazine, ils sont également utilisés sur d’autres cultures comme celles du soya, du blé, de l’orge et de l’avoine. Le glyphosate est aussi employé dans les vergers. Les insecticides et les fongicides sont beaucoup moins fréquemment détectés, et à des concentrations maximales souvent plus faibles que celles des herbicides, mais quelques-uns sont parfois détectés à des concentrations supérieures aux critères de qualité de l’eau qui s’y appliquent. Malgré les débits relativement importants aux embouchures des grandes rivières, quelques-uns des pesticides analysés dépassaient le critère canadien pour la protection de la vie aquatique et à une fréquence maximale par rivière de 7,7 % (7,7 % pour le chlorpyrifos; 1,3 % pour le diazinon; 1,3 % pour le chlorothalonil; 1,1 % pour l’atrazine). Le dicamba et le MCPA dépassaient souvent leur critère pour l’utilisation de l’eau à des fins d’irrigation agricole (jusqu’à 62 % et 24 %, respectivement). Au total, c’est la rivière Yamaska qui transporte la plus grande variété de pesticides au lac Saint-Pierre ainsi que les charges les plus importantes de pesticides durant la saison de croissance (p. ex., jusqu’à 417 kg d’atrazine et d’atrazine dééthylée, 326 kg de bentazone, 302 kg de glyphosate et d’AMPA, 284 kg de métolachlore et 196 kg de dicamba). À l’échelle locale, la charge de pesticides déversés par ces trois rivières dans le lac Saint-Pierre est considérable, et les impacts sur les milieux humides fragiles du lac méritent une étude approfondie. Un suivi des pesticides dans les tributaires du lac Saint-Pierre est indispensable afin de dresser un portrait global de l’état de santé de ce lac fluvial, et les résultats du présent rapport constituent un complément important. Néanmoins, des limites de détection plus sensibles et un ensemble plus complet de critères de qualité de l’eau permettraient d’obtenir de l’information pour un plus grand éventail de pesticides et une meilleure interprétation des données. Dans une perspective de politique environnementale et de développement durable, il faut également considérer les effets potentiels des changements climatiques comme la baisse du niveau de l’eau dans le lac Saint-Pierre, sur la concentration des pesticides dans les eaux de surface et leurs répercussions sur la biodiversité des milieux humides du lac Saint-Pierre.
The vast areas of farmland in the St. Lawrence valley require the use of large quantities of pesticides and, consequently, have the potential to contaminate neighbouring freshwater sources. The pesticides used vary according to the type of crop. In Quebec, the proportion of agricultural fields used to grow corn and soy has considerably increased over the past few years, which has caused an increase in the use of pesticides such as atrazine, metolachlor and, more recently, glyphosate on genetically modified crops. Since the late 1980s, the surface waters of the St. Lawrence River and some of its tributaries have been sampled in Quebec to determine which pesticides are found in watercourses and at what concentrations. Lake Saint-Pierre is a fluvial lake upstream from Trois-Rivières. It is a highly valued ecological site because of its rich biodiversity and its wetlands, which represent almost half of the wetlands along the St. Lawrence River. The lake, moreover, was designated a Ramsar site in 1998 under the Convention on Wetlands of International Importance especially as Waterfowl Habitat, and was designated a biosphere reserve by UNESCO in 2000. Because Lake Saint-Pierre drains watersheds that are characterized by intense farming activity, it is a top priority to know the nature of the contaminants that are released there, and their concentrations and their effects on living organisms. This report presents the results of pesticide monitoring from 2003 to 2008 of the surface waters near the mouths of the three major tributaries on the south shore of Lake Saint-Pierre, namely the Nicolet, Saint-François and Yamaska rivers. The results show that the waters entering the wetlands on the south side of Lake Saint-Pierre carry a considerable cocktail of pesticides throughout the growing season. Every year, the main pesticides detected are herbicides such as atrazine, metolachlor, glyphosate, bentazone and dicamba. Between 2003 and 2008, for example, these pesticides were detected in the Yamaska River at frequencies of 98%, 100%, 65%, 65% and 62% respectively. In Quebec, they are mainly sprayed on corn and, with the exception of atrazine, they are also used on other crops such as soy, wheat, barley and oat. In addition, glyphosate is used in orchards. Insecticides and fungicides are detected much less frequently and at maximal concentrations that are often lower than those for herbicides, yet a few sometimes are detected at levels exceeding their water quality criteria. Despite the relatively substantial water flow at the mouths of these large rivers, a few of the pesticides analysed exceeded the Canadian criterium for the protection of aquatic life and were found at a maximal frequency of 7.7% per river (chlorpyrifos at 7.7%, diazinon at 1.3%, chlorothalonil at 1.3% and atrazine at 1.1%). Dicamba and MCPA often exceeded their criterium for the use of irrigation water (up to 62% and 24%, respectively). Overall, it is the Yamaska River that carries the widest variety of pesticides and the greatest pesticide loads into Lake Saint-Pierre during the growing season (e.g. up to 417 kg of atrazine and deethylated atrazine, 326 kg of bentazone, 302 kg of glyphosate and AMPA, 284 kg of métolachlore, and 196 kg of dicamba). At the local level, the pesticide load released into Lake Saint-Pierre from these three rivers is considerable and an in-depth investigation into its impacts on the vulnerable wetlands of this lake is warranted. The monitoring of pesticides in the tributaries of Lake Saint-Pierre is essential to obtain a global picture of the state of health of this fluvial lake, and the results of this report represent important complementary knowledge. Nonetheless, more sensitive detection limits and a more complete set of water quality criteria would provide information on a wider range of pesticides and support a better interpretation of the data. From an environmental and sustainable development policy perspective, we must also consider the potential effects of climate change, such as lower water levels in Lake Saint-Pierre, on the concentration of these pesticides in surface waters and their impact on the biodiversity of the wetlands of Lake Saint-Pierre.
Type de document: | Publication gouvernementale |
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Éditeur: | Direction des sciences et de la technologie de l'eau, Environnement Canada |
Statut du texte intégral: | Public |
Mots-clés libres: | Agriculture, Pesticides, Contamination de l'eau douce, Fleuve St-Laurent, Lac St-Pierre, Milieux humides // Farmland, Pesticides, St. Lawrence Valley, Wetlands, Contamination, Lake St-Pierre |
Sujets: | 6. Milieu humain > 6.2. Agriculture 8. Impacts et monitoring > 8.1. Qualité de l’eau 8. Impacts et monitoring > 8.2. Études de suivi |
Date de dépôt: | 24 août 2016 20:17 |
Dernière modification: | 04 oct. 2016 02:33 |
ISBN: | 978-1-100-96389-1 |
URI: | https://belsp.uqtr.ca/id/eprint/554 |
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