Gratton, L. (2010). Plan de conservation pour l'écorégion de la vallée du Saint-Laurent et du lac Champlain, région du Québec. [Plan – cartographie]
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Résumé
L’écorégion de la Vallée du Saint-Laurent et du lac Champlain correspond sensiblement au même territoire que la province naturelle la plus méridionale au Québec, celle des Basses-Terres du Saint-Laurent (Figure 1). S’étalant entre les hautes terres du Bouclier canadien et la chaîne des Appalaches, le relief de plaine qui la caractérise résulte de l’accumulation des dépôts principalement marins recouvrant des roches sédimentaires. Cette plaine n’est interrompue que par de rares collines dont les plus connues sont les Montérégiennes d’origine intrusive. Le Saint-Laurent, l’un des plus grands fleuves du monde, domine le réseau hydrographique; il draine vers la mer l’une des plus importantes sources d’eau douce de la planète, le bassin des Grands Lacs. Cette écorégion jouit des conditions climatiques les plus clémentes du Québec et une grande partie de la biodiversité du territoire québécois s’y concentre. La vallée du Saint-Laurent et du lac Champlain est aussi la région la plus peuplée du Québec, avec plus de quatre millions de personnes établies en majorité le long du fleuve et de ses principaux tributaires. Au fil des siècles, ce majestueux cours d’eau et sa vallée ont subi les pires négligences de la part d’une population riveraine ignorante ou peu soucieuse de la fragilité de cette ressource incomparable. Comme c’est le cas de plusieurs autres grands fleuves du monde, la qualité de l’eau et des berges du Saint-Laurent a été perturbée au point de menacer la survie de dizaines d’espèces. Dans les plaines argileuses des Basses-Terres, très propices à l’agriculture, le déboisement et le drainage ont été les plus intensifs au Québec et le développement y a grandement modifié les paysages. Les terres agricoles occupent aujourd’hui plus de la moitié de cette écorégion; le couvert forestier résiduel, dominé par les essences feuillues, y est très dégradé; les espèces exotiques nuisibles y sont abondantes. Malgré la dégradation et l’extrême fragmentation du couvert naturel, la vallée du Saint-Laurent et du lac Champlain demeure, sur le plan de la biodiversité, le territoire le plus important au Québec et l’une des 20 écorégions les plus riches de l’Amérique du Nord. Plus des deux tiers des plantes vasculaires du Québec y sont représentées. Des 240 espèces d’oiseaux nicheurs répertoriés, plus de 200 s’y reproduisent. Mis à part les grands carnivores extirpés du sud québécois, toutes les espèces de mammifères terrestres et semi-aquatiques caractéristiques de la forêt feuillue y vivent encore. Des 33 espèces d’amphibiens et de reptiles du Québec, seulement quatre en sont absentes. Plus de 80 espèces de poissons d’eau douce s’y trouvent. Parmi les éléments distinctifs de cette écorégion se trouvent : la flore remarquable des marais intertidaux, qui compte cinq taxons endémiques de l’estuaire d’eau douce du Saint-Laurent; la seule espèce de poisson endémique au Québec, le chevalier cuivré, dont l’unique lieu de frai se trouve dans la rivière Richelieu; le grand nombre d’espèces animales et végétales à leur limite nord de répartition dont certaines sont en situation précaire dans l’ensemble de leur aire de répartition au Canada et dans le nord-est de l’Amérique du Nord. Plusieurs écosystèmes distinguent aussi cette écorégion sur le plan de la diversité biologique : les extraordinaires mosaïques de marais, de marécages, de tourbières et de forêts humides, notamment dans la cuvette du lac Saint-Pierre et dans les plaines de la baie Missisquoi et de Joly-Manseau; les marais intertidaux de l’estuaire du Saint-Laurent, où l’amplitude des marées variant de l’amont vers l’aval de 0,2 m à 7 m et le passage progressif de l’eau douce à l’eau salée exercent des effets significatifs sur la répartition des espèces; les alvars abritant des communautés naturelles et des plantes particulières, un phénomène exceptionnel que cette écorégion ne partage en Amérique du Nord qu’avec celles des Grands Lacs; les îlots forestiers encore relativement intacts des collines montérégiennes, refuges pour la flore et la faune, dans une plaine transformée par l’agriculture et l’urbanisation; les millions d’oiseaux qui font halte chaque année le long du Saint-Laurent; une voie de migration majeure de la sauvagine et un lieu d’importance vitale pour la reproduction dans l’est du continent. L’exercice de planification écorégionale initié en 2001 par Conservation de la nature devait permettre d’identifier un ensemble de sites jugés prioritaires pour le maintien de cette biodiversité et qui, s’ils étaient protégés ou gérés à des fins de conservation, permettraient d’assurer la survie à long terme de populations viables d’espèces indigènes en péril et d’écosystèmes naturels et fonctionnels. Grâce à la collaboration de nos partenaires, les sources de données les plus fiables et leur mise à jour ont servi à déterminer les cibles de conservation critiques à la protection de la biodiversité de la vallée du Saint-Laurent et du lac Champlain. Ainsi, dans les limites des données disponibles, toute la variété des espèces et des écosystèmes de cette écorégion a pu être intégrée dans l’analyse. Pour capter toute la diversité biologique de l’écorégion dans le plan de conservation tout en tenant compte de sa répartition sur le territoire, l’approche du filtre grossier et celle du filtre fin ont été privilégiées. L’analyse du filtre grossier repose sur les valeurs d’irremplaçabilité et de représentation de la diversité écologique, établies pour chaque parcelle de forêt et chaque milieu humide ciblé par ensemble physiographique, troisième niveau du cadre écologique de référence du Québec. L’analyse s’appuie également sur l’évaluation d’attributs permettant de qualifier la condition de chaque parcelle ou milieu, tels leur taille, la présence d’espèces menacées ou vulnérables, le niveau de fragmentation de même que leurs fonctions écologiques et le contexte environnant. Dans cette écorégion au couvert naturel très fragmenté, les sites retenus pour l’analyse du filtre grossier ont été les milieux forestiers de plus de 40 ha, soit 3 045 parcelles de forêt. Elles abritent 150 types d’écosystèmes forestiers, représentant environ 8 000 km2, et quelque 28 % du territoire. Ce sont également 1 895 milieux humides de plus de 5 ha, composés d’herbiers, de marais, de prairies, de marécages et de tourbières occupant une superficie de près de 2 000 km2, soit 7 % du territoire. S’ensuit l’hypothèse selon laquelle le maintien à long terme de la diversité naturelle des communautés et des espèces les plus communes comme les plus rares serait assuré si les sites exceptionnels et représentatifs ayant conservé une plus grande intégrité écologique étaient protégés. Pour le filtre fin, l’analyse vise à saisir dans le plan de conservation les cibles qui n’ont pas été captées par le filtre grossier, telles que les occurrences d’espèces menacées ou vulnérables et de communautés et d’écosystèmes rares considérées prioritaires pour cette écorégion. Les cibles de conservation choisies pour l’analyse du filtre fin sont les meilleures occurrences de 37 animaux vertébrés et de 64 plantes vasculaires jugés prioritaires pour l’écorégion, les 330 forêts anciennes, refuges ou rares et les 21 alvars. Le processus de sélection des sites prioritaires s’est déroulé en considérant au départ la contribution des aires protégées existantes. Il s’est poursuivi en ajoutant les sites les plus importants pour la conservation de la biodiversité de manière à combler les carences et à atteindre les objectifs suivants : que les sites du plan de conservation assurent par leur complémentarité, la représentation de la diversité biologique et des processus écologiques; que 20 % de la superficie occupée par tous les types de milieux forestiers et humides soient représentés dans les sites prioritaires; que les attributs des sites choisis et le contexte environnant permettent d’en assurer l’intégrité écologique à long terme. Au terme de l’analyse des données, 1 653 sites prioritaires pour la conservation de la biodiversité ont été retenus. Ils intègrent les éléments les plus distinctifs de cette écorégion, dont certains sont illustrés ici. La contribution globale des aires protégées à la conservation de la biodiversité de cette écorégion est importante, mais il est généralement admis qu’elle n’est pas suffisante. Les aires protégées n’y occupent actuellement que 4,5 % du territoire. Moins de 1 % appartiennent aux catégories I à III définies l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Ce sont les réserves écologiques, les parcs nationaux et la majorité des aires protégées par des organismes non gouvernementaux qui, en vertu de leur statut, conservent adéquatement toute la diversité biologique. De plus, la répartition géographique des aires protégées illustre l’importance accordée aux cours des années à la protection des milieux riverains du fleuve Saint-Laurent et de son principal tributaire, la rivière des Outaouais. Les sites sélectionnés par la planification écorégionale permettraient d’accroître les superficies protégées à 15,6 % de l’écorégion et de les répartir sur l’ensemble du territoire. L’issue de cette analyse vient souligner trois stratégies critiques pour la protection de la biodiversité de l’écorégion de la Vallée du Saint-Laurent et du lac Champlain : 1) augmenter la contribution des aires déjà protégées des catégories IV à VI à la protection des espèces en situation précaire et des communautés et écosystèmes rares, soit en modifiant leur gestion ou en leur accordant une plus grande protection par un changement de statut (catégories I à III) sur la totalité ou une partie de leur superficie; 2) faciliter la conservation des sites prioritaires en terre privée afin de compléter le réseau existant d’aires protégées ou au moins, de freiner leur conversion à d’autres usages et 3) intervenir à tous les niveaux (local, régional et national) pour maintenir les communautés et les populations d’espèces les plus menacées. En initiant l’exercice de planification écorégionale dans la vallée du Saint-Laurent et du lac Champlain, Conservation de la Nature souhaite garantir au réseau québécois d’aires protégées, une représentation de la valeur écologique de la vallée du Saint-Laurent et du lac Champlain qui, sur le plan de la biodiversité, est le territoire le plus important au Québec et l’une des 20 écorégions les plus riches de l’Amérique du Nord. Au cours des dernières années, les efforts consentis, tant par les gouvernements que par les organismes non gouvernementaux, pour soutenir la protection des espèces et des milieux naturels sur les terres en grande majorité privées de cette écorégion ont commencé à porter des fruits. Le plan de conservation de la vallée du Saint-Laurent et du lac Champlain vient confirmer l’importance de cette écorégion pour la protection de la biodiversité du territoire québécois et illustre le potentiel qui existe toujours de maintenir ce patrimoine exceptionnel. Ce plan aurait cependant peu d’impact s’il ne prévoyait pas dès maintenant les étapes de sa mise en oeuvre, soit: de valider le choix de sites prioritaires; de promouvoir la conservation des sites prioritaires auprès de nos partenaires, des intervenants du milieu et des gestionnaires d’aires protégées de catégories IV à VI; de définir, pour chaque site prioritaire, les exigences écologiques des espèces et des communautés ainsi que des écosystèmes ciblés; d’évaluer les menaces pouvant affecter ces cibles de conservation et les processus écologiques dont elles dépendent; de définir, à l’échelle locale, régionale, nationale et internationale, les conditions qui pourraient faciliter la réalisation de projets de conservation et de gestion des sites protégés; d’élaborer, pour chaque site prioritaire ou aire naturelle comprenant plusieurs sites prioritaires, une stratégie de conservation incluant toutes les actions nécessaires pour assurer la pérennité des cibles de conservation et réduire l’ampleur des menaces les affectant localement; d’identifier les enjeux à l’échelle du paysage qui ont ou auront à terme un impact sur l’intégrité des aires protégées et la conservation de la biodiversité, y compris le maintien ou la restauration de la connectivité et l’adaptation aux changements climatiques. Le plan de conservation de la vallée du Saint-Laurent et du lac Champlain résulte d’une approche intégrée reposant sur des bases scientifiques; il propose une sélection de sites prioritaires à conserver. Pour atteindre ses propres objectifs de protection de la diversité biologique, Conservation de la nature a déjà choisi dans cette écorégion neuf aires naturelles regroupant plusieurs sites prioritaires. À la lumière des nouvelles connaissances acquises sur les exigences des cibles de conservation, Conservation de la nature travaillera à raffiner ses stratégies. Notre organisme entend instaurer les mesures les plus efficaces pour contrer les menaces, assurer la survie à long terme des espèces en péril et maintenir l’intégrité écologique des communautés et des écosystèmes. De plus, les données de la planification écorégionale sont partagées avec de nombreux partenaires. En les invitant à adopter, quelle que soit leur mission, une démarche semblable et à collaborer entre eux, le plan de conservation permettra de maintenir le cap sur un objectif commun et d’évaluer, de façon récurrente, les progrès réalisés en conservation dans l’écorégion de la vallée du Saint-Laurent et du lac Champlain.
The St. Lawrence and Lake Champlain Valley ecoregion is more or less equivalent to Quebec’s southernmost natural province, the St. Lawrence Lowlands (Figure 2). Spread between the highlands of the Canadian Shield and the Appalachian mountain range, the plains topography that characterizes this ecoregion is formed from the accumulation of mainly marine deposits covering sedimentary rock. This plain is interrupted only by rare hills, the best-known of which are the Monteregion hills, of intrusive origin. The St. Lawrence, one of the world’s largest rivers, dominates the valley’s hydrographic network. It drains one of the most important sources of fresh water on the planet, the Great Lakes basin. This ecoregion enjoys the mildest climate in Quebec, where, a large proportion of the province’s biodiversity is found. The St. Lawrence and Lake Champlain Valley is also the most populous region in Quebec, with more than four million people settled mainly along the river and its principal tributaries. Over centuries, the majestic river and its valley have suffered the worst affronts from a shoreline population that cares little about the fragility of this incomparable resource. As with many of the world’s great rivers, the water quality of the St. Lawrence and its banks have been disturbed to the point of threatening the survival of dozens of species. In the clay plains of the Lowlands, which are highly suitable for agriculture, deforestation and drainage have been most intensive, and development has modified landscapes significantly. Agricultural land today occupies more than one-half of the ecoregion. The remaining forest cover, dominated by deciduous species, is highly degraded, and invasive exotic species are abundant. Despite the degradation and extreme fragmentation of natural cover the St. Lawrence and Lake Champlain Valley remains, from a biodiversity perspective, the most important territory in Quebec and one of the 20 richest ecoregions in North America. More than two-thirds of Quebec’s vascular plants are found in the ecoregion. Of the 240 known species of nesting birds, more than 200 breed in the ecoregion. Except for large carnivores, which have been eradicated from southern Quebec, all of the terrestrial and semi-aquatic mammal species characteristic of the deciduous forest still live in the ecoregion. Of the 33 species of reptiles and amphibians in Quebec, only 4 are absent from the ecoregion. More than 80 species of freshwater fish can be found here. Among the distinctive elements of the ecoregion are: the remarkable flora of the intertidal marshes, which include five plant taxa endemic to the St. Lawrence freshwater estuary; the only species of fish endemic to Quebec, the Copper Redhorse, which has its only known spawning site in the Richelieu River; the large number of animal and plant species at their northern limits of distribution, some of which are considered at risk throughout their entire range in Canada and eastern North America. Several ecosystems also distinguish this ecoregion from the perspective of biodiversity: the extraordinary mosaics of marshes, swamps, bogs and wet forests, particularly in the Lac Saint-Pierre basin and in the plains of Missisquoi Bay and Joly-Manseau; the intertidal marshes of the St. Lawrence estuary, where the amplitude of the tides from upstream to downstream varies from 0.2 meters to 7 meters, and the progressive passage from freshwater to saltwater exerts significant impacts on the distribution of species; the alvars that are home to particular natural communities and plants, an exceptional phenomenon that this ecoregion shares in North America only with the Great Lakes; the relatively-intact forest tracts of the Monteregian Hills, which are refuges for flora and fauna in a plain that has been transformed by agriculture and urbanization; the millions of birds that make a stop-over every year along the St. Lawrence, a major migration route and an area of vital importance for breeding waterfowl in the eastern part of the continent. The ecoregional planning exercise initiated by the Nature Conservancy in 2001 has enabled the identification of a porfolio of priority sites for maintaining this biodiversity, which if protected and managed for conservation would ensure the long-term survival of viable populations of species at risk and of natural and functional ecosystems. Thanks to the collaboration of our partners, highly reliable sources of data and their updates, have been used to determine conservation targets critical to protecting the biodiversity of the St. Lawrence and Lake Champlain Valley. Therefore, within limits of the data available, we have been able to account for the variety of species and ecosystems in the analysis. In attempt to seize all the biological diversity of the ecoregion in the conservation blueprint while accounting for distribution throughout the territory, both an initial coarse filter and then a fine filter were used in our analysis. Analysis using the coarse filter is based on the values of irreplaceability and representation of ecological diversity, which was established for each tract of forest and each wetland targeted by physiographical unit, the third level of Quebec’s ecological reference framework. This analysis also relies on the evaluation of attributes that assess their condition, such as size, the presence of threatened or vulnerable species, the level of fragmentation, as well as their ecological functions and the surrounding context. In this ecoregion, with its highly fragmented natural cover, the sites selected for analysis using the coarse filter were forested tracts of more than 40 hectares, for a total of 3,045. These forests represent 150 types of forest ecosystem, distributed on about 8,000 km2 or roughly 28% of the territory. Also included are 1,895 wetlands of more than 5 hectares comprised of marshes, wet meadows, swamps and bogs that occupy an area of almost 2,000 km2 or 7% of the territory. The hypothesis is that by maintaining the natural diversity of communities and species in the long term, both the most common and the rarest, would be preserved if exceptional and representative sites having maintained a greater ecological integrity are protected. For the fine filter, the analysis aims to include within the conservation blueprint, targets that were not captured by the coarse filter, such as occurrences of threatened or vulnerable species and of rare community ecosystems considered to be priorities for the ecoregion. The conservation targets selected for the fine filter analysis are the best occurrences of 37 vertebrate animals and 64 vascular plants deemed to be priorities for the ecoregion, the 330 old-growth forests, refuge forests or rare forests, and the 21 alvars. The process of selecting priority sites started by considering the contribution of existing protected areas. It then added the sites most important for conserving biodiversity to respond to any representation gaps and to attain the following objectives: that the sites in the conservation blueprint complement one another to ensure full representation of biological diversity and ecological processes; that 20% of the area occupied by all types of forests and wetlands be represented within the priority sites; that attributes of the sites selected and the surrounding context enable us to ensure their ecological integrity in the long term. Following data analysis 1,653 sites that were priorities for biodiversity conservation were selected. These sites integrate the most distinctive elements of the ecoregion, some of which are illustrated in this document. Analysis of the priority sites demonstrates that the existing network of protected areas is important but clearly insufficient. These protected areas occupy 4% of the territory of the ecoregion. Less than 1% belong to categories I to III defined by the International Union for Conservation of Nature (IUCN). These are the ecological reserves, the provincial parks, and the majority of the areas protected by non government organizations, which by virtue of their status, adequately preserve all biological diversity. In addition, the geographic distribution of the protected areas illustrates the importance assigned over the years to protection of the aquatic habitats of the St. Lawrence River and its main tributary, the Ottawa River. If implemented, the priority sites targeted by this conservation blueprint would increase protected areas to 15,6 % and their distribution would be spread across the whole ecoregion. The sites selected following this analysis thus highlight three critical strategies to protect biodiversity in the St. Lawrence and Lake Champlain Valley Ecoregion: 1) increasing the contribution of protected areas from categories IV to VI to the protection of species at risk as well as rare communities and ecosystems by changing their management goals or their status (categories I to III) on all or part of their area; 2) supporting the conservation of priority sites on private land to help complete the protected areas network or, at least, stopping their conversion to other uses; and 3) intervening at all levels of government (local, regional, provincial and national) to protect the most threatened species and communities. By initiating the ecoregional planning exercise in the St. Lawrence and Lake Champlain Valley, the Nature Conservancy seeks to ensure that Quebec’s network of protected areas will include representation of the ecological value of the St. Lawrence and Lake Champlain Valley, which from a biodiversity perspective is the most important territory in Quebec and one of the 20 richest ecoregions in North America. In recent years, efforts expended by governments and by non-government organizations to support the protection of species and natural habitats in this ecoregion, which is largely in private hands, have begun to bear fruit. The St. Lawrence and Lake Champlain Valley conservation blueprint reaffirms the importance of this ecoregion for the protection of biodiversity in Quebec, and illustrates the potential that still exists to maintain this exceptional natural heritage. The blueprint will have little impact, however, if it does not specify the steps for its implementation starting immediately, that is: to validate the selection of priority sites; to promote the conservation of priority sites among our partners, stakeholders and protected area managers (categories IV and VI); for each priority site, to define the ecological requirements of the species, the communities and targeted ecosystems; to evaluate threats that could affect conservation targets and ecological processes that they depend on; at the local, regional, national and international levels, to define the conditions that could facilitate the completion of conservation projects and the stewardship of protected lands; for each priority site or each natural area that includes several priority sites, to develop a conservation strategy that includes all of the actions required to ensure the survival of the conservation targets in perpetuity, and to reduce the magnitude of local threats that affect them; to identify challenges at the landscape scale that have or will have an impact on the integrity of protected areas and biodiversity conservation such as maintaining connectivity and climate change adaptation. The St. Lawrence and Lake Champlain Valley conservation blueprint is the result of an integrated science-based approach; it proposes a selection of priority sites to be preserved. To achieve its own objectives of protecting biological diversity, the Nature Conservancy has selected nine natural areas in the ecoregion that include numerous priority sites. In light of the new knowledge acquired on the requirements of the conservation targets, the Nature Conservancy will work to refine its strategies. Our organization intends to instigate the most effective measures for controlling threats, ensuring the long-term survival of species at risk, and maintaining the ecological integrity of communities and ecosystems. By inviting our partners, whatever their mission, to adopt a similar initiative and to collaborate among themselves, the conservation blueprint will enable us to continue to work toward a common objective and to evaluate, on an ongoing basis, the conservation progress that is being achieved within the St. Lawrence and Lake Champlain Valley ecoregion.
Type de document: | Plan – cartographie |
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Nombre de pages: | 170 |
Éditeur: | La Société canadienne pour la conservation de la nature |
Statut du texte intégral: | Public |
Mots-clés libres: | Écorégion, Vallée du Saint-Laurent, Approche intégrée, Bases scientifiques, Conservation, Hydrographie, Population riveraine, Qualité de l'eau, Perturbations, Agriculture, Faune, Flore, Marais // St. Lawrence Valley, Conservation, Water quality, Perturbations, Agriculture, Fauna, Flora, Marshes |
Sujets: | 1. Laboratoire de développement durable > 1.7. Environnement, écologie, écosystème 2. Milieu physique > 2.1. Géologie 2. Milieu physique > 2.4. Hydrologie 3. Végétation, milieux humides > 3.3. Marais 4. Faune > 4.4. Oiseaux 5. Aménagements > 5.2. Conservation de l’habitat 6. Milieu humain > 6.2. Agriculture 8. Impacts et monitoring > 8.1. Qualité de l’eau |
Date de dépôt: | 08 déc. 2016 21:07 |
Dernière modification: | 08 déc. 2016 21:07 |
ISBN: | ISBN 978-1-897386-25-5 |
URI: | https://belsp.uqtr.ca/id/eprint/925 |
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